Aires marines en Méditerranée
Celia Santonja, Nerea Cebrián y Gemma Esteban
Aires marines en Méditerranée : «Il faut augmenter les niveaux de protection»
Le chercheur Joachim Claudet explique que non seulement le bassin méditerranéen n'est pas assez couvert par les zones protégées mais les réglementations sont loin d'être suffisantes pour limiter les effets de l'activité humaine sur la biodiversité marine.
La Méditerranée concentre environ 10% des espèces marines mondiales.
Mais les ressources sont fragilisées par la surexploitation. Une équipe
de recherche dirigée par le CNRS a évalué les 1 062 aires marines protégées
de la mer Méditerranée, censées aider à la conservation de la biodiversité
marine. Dans leur étude, ils estiment que seulement 0,23% du bassin bénéficie
de niveaux efficaces de protection. Une goutte d’eau. Joachim Claudet,
directeur de recherche CNRS au Centre de recherches insulaires et observatoire
de l’environnement (Criobe), explique pourquoi les efforts actuels sont
insuffisants.
Mais les ressources sont fragilisées par la surexploitation. Une équipe
de recherche dirigée par le CNRS a évalué les 1 062 aires marines protégées
de la mer Méditerranée, censées aider à la conservation de la biodiversité
marine. Dans leur étude, ils estiment que seulement 0,23% du bassin bénéficie
de niveaux efficaces de protection. Une goutte d’eau. Joachim Claudet,
directeur de recherche CNRS au Centre de recherches insulaires et observatoire
de l’environnement (Criobe), explique pourquoi les efforts actuels sont
insuffisants.
Pourquoi est-ce primordial de s’intéresser aux aires marines
protégées en Méditerranée ?
protégées en Méditerranée ?
La Méditerranée est une zone très importante au plan mondial car beaucoup
d’espèces y sont spécifiques, c’est un point chaud de biodiversité, il y a 17 000
espèces marines. C’est aussi une des zones les plus affectées par les activités
humaines. Il y a une forte densité humaine sur le pourtour méditerranéen,
beaucoup d’activités différentes, avec des problèmes liés à la pêche plus
présents que dans d’autres mers. Dans le monde, la biodiversité marine est
de plus en plus touchée car il est de moins en moins coûteux d’aller loin,
profond et vite. C’est pourquoi en 2010, lors de la COP biodiversité, les
pays se sont engagés à recouvrir leurs eaux côtières et marines de 10% d’aires
çmarines protégées d’ici à 2020.
d’espèces y sont spécifiques, c’est un point chaud de biodiversité, il y a 17 000
espèces marines. C’est aussi une des zones les plus affectées par les activités
humaines. Il y a une forte densité humaine sur le pourtour méditerranéen,
beaucoup d’activités différentes, avec des problèmes liés à la pêche plus
présents que dans d’autres mers. Dans le monde, la biodiversité marine est
de plus en plus touchée car il est de moins en moins coûteux d’aller loin,
profond et vite. C’est pourquoi en 2010, lors de la COP biodiversité, les
pays se sont engagés à recouvrir leurs eaux côtières et marines de 10% d’aires
çmarines protégées d’ici à 2020.
Vous constatez que cet objectif de protection est loin d’être atteint
en Méditerranée…
en Méditerranée…
Seulement 6% de la Méditerranée a un statut dit «protégé», c’est proche de la
couverture mondiale. Or, pour 95% de la superficie de ces aires, il n’y a pas
davantage de réglementations qu’à l’extérieur, donc on peut difficilement en
attendre une efficacité. Plus alarmant encore : à peine 0,23% de la Méditerranée
bénéficie d’une protection «haute» (pêche limitée et pratiques très durables)
ou «intégrale» (aucune activité extractive), qui sont réellement efficaces. On est
loin de l’objectif de 10%. La protection est le plus souvent partielle, avec des
réglementations variées. Les pays délimitent un périmètre et décrètent qu’une
zone est privilégiée pour une gestion intelligente des usages, il y a des comités
de gestion où les gens se parlent. Mais l’objectif se limite souvent à ne pas créer
de nouvelles activités, pas à changer ce qu’il y a déjà. On est loin de ce qu’il
faudrait faire pour protéger la biodiversité. Comme les niveaux de protection ne
sont pas assez stricts pour qu’il y ait des bénéfices écologiques, il n’y a pas non
plus de bénéfices socio-économiques et cela peut donner l’impression que ces
aires ne servent à rien.
couverture mondiale. Or, pour 95% de la superficie de ces aires, il n’y a pas
davantage de réglementations qu’à l’extérieur, donc on peut difficilement en
attendre une efficacité. Plus alarmant encore : à peine 0,23% de la Méditerranée
bénéficie d’une protection «haute» (pêche limitée et pratiques très durables)
ou «intégrale» (aucune activité extractive), qui sont réellement efficaces. On est
loin de l’objectif de 10%. La protection est le plus souvent partielle, avec des
réglementations variées. Les pays délimitent un périmètre et décrètent qu’une
zone est privilégiée pour une gestion intelligente des usages, il y a des comités
de gestion où les gens se parlent. Mais l’objectif se limite souvent à ne pas créer
de nouvelles activités, pas à changer ce qu’il y a déjà. On est loin de ce qu’il
faudrait faire pour protéger la biodiversité. Comme les niveaux de protection ne
sont pas assez stricts pour qu’il y ait des bénéfices écologiques, il n’y a pas non
plus de bénéfices socio-économiques et cela peut donner l’impression que ces
aires ne servent à rien.
Qu’est-ce qui peut être amélioré dans la protection des eaux
méditerranéennes ?
méditerranéennes ?
Dans certaines zones où il y a déjà beaucoup d’aires protégées revendiquées
par les pays, il faut arrêter de vouloir en créer plus et d’abord augmenter les
niveaux de protection. C’est uniquement ainsi qu’on pourra en retirer des
bénéfices socio-économiques. Cela est difficile à mettre en place au début,
mais cela fonctionne. Il y a urgence car l’impact sur les écosystèmes augmente
à une vitesse phénoménale, et en Méditerranée en particulier, c’est
catastrophique. Les aires protégées ne sont pas non plus la solution miracle,
cela n’arrêtera pas la pollution par les hydrocarbures, les plastiques, les espèces
invasives, le réchauffement climatique. Mais pour tout ce qui est de limiter les
prélèvements de biodiversité et de préserver les habitats, cela marche très bien.
Ce qu’il nous faut, c’est une volonté politique.
par les pays, il faut arrêter de vouloir en créer plus et d’abord augmenter les
niveaux de protection. C’est uniquement ainsi qu’on pourra en retirer des
bénéfices socio-économiques. Cela est difficile à mettre en place au début,
mais cela fonctionne. Il y a urgence car l’impact sur les écosystèmes augmente
à une vitesse phénoménale, et en Méditerranée en particulier, c’est
catastrophique. Les aires protégées ne sont pas non plus la solution miracle,
cela n’arrêtera pas la pollution par les hydrocarbures, les plastiques, les espèces
invasives, le réchauffement climatique. Mais pour tout ce qui est de limiter les
prélèvements de biodiversité et de préserver les habitats, cela marche très bien.
Ce qu’il nous faut, c’est une volonté politique.
Lacroux, Margaux (2020): “Aires marines en Méditerranée”,
Liberation.
Repéré à: https://www.liberation.fr/terre/2020/04/27/aires-marines-en-
mediterranee-il-faut-augmenter-les-niveaux-de-protection_1786314
Liberation.
Repéré à: https://www.liberation.fr/terre/2020/04/27/aires-marines-en-
mediterranee-il-faut-augmenter-les-niveaux-de-protection_1786314
Commentaires
Nous devons devenir plus conscients de nos actions et de leurs conséquences, nous devons protéger et prendre soin de la nature qui est si importante